On connaissait Michael Imperioli pour son rôle dans la série Les Soprano ; c’est donc avec une curiosité toute particulière que l’on attendait de voir ce qu’il avait à nous proposer en tant qu’écrivain. Wild side raconte l’histoire de Matthew, un gamin qui n’a connu que le quartier du Queens et ses endroits défavorisés. Jusqu’au jour où grâce à un héritage inespéré, lui et sa mère parviennent à s’extraire de leur quotidien crasseux pour se frotter au chic des grandes avenues de Manhattan. S’ouvre à lui une nouvelle vie, faite d’amour, d’art et de liberté. Aux côtés d’un certain Lou Reed.
La promesse de départ est alléchante et intrigue. Les premières pages sont réussies, Imperioli cultive un second degré qui rend la narration dynamique et le personnage de Matthew attachant. Puis on tourne les pages et un certain confort de lecture s’installe ; non pas un confort dû à un souffle romanesque (re)marqué, mais un confort induit par un manque de prise de risques. Imperioli dépeint très bien leurs quotidiens successifs, mais on peine à être emballé par la narration. Tout s’enchaîne de façon trop immédiate, la machine romanesque est lancée et rien ne la dévie de son trajet annoncé, ce qui rend la lecture un peu trop ronronnante… Wilde side n’est en soi pas un mauvais roman (il se place dans la lignée directe des romans américains décrivant la vie des classes moyennes new-yorkaises désireuses de s’élever au travers de la culture), il n’est pas mal écrit non plus (un style très neutre) mais il souffre d’un manque de fantaisie, d’un manque de fureur de vivre. Wild side ne vient pas chercher le lecteur pour le ballotter, il se contente de le bercer. Alors ce n’est certes pas un mauvais roman, mais il ne sera certainement pas non plus de ceux qui déchainent les passions.
Wild side – 2018
Michael Imperioli
Autrement
304 p.
20.90 €
ISBN : 978-2746747326