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  • Photo du rédacteurQuentin Perissinotto

Les romans pour cet été



© Getty - Aurelie et Morgan David de Lossy

Alors voilà, nous y sommes : l’été, les belles plages, les campagnes tranquilles, les apéros en terrasse, les cafés au balcon le matin. Mais avec lui arrive aussi une question qui ressemble parfois à un véritable casse-tête ; que lire ? Que ce soit à l’ombre d’un arbre, au bord de l’eau, au soleil sur la plage, dans son canapé armé de son ventilateur, c’est toujours la même question : quel roman va m’accompagner ? Je vous ai préparé une petite sélection de quelques titres, fraîchement publiés pour la plupart, qui vous régaleront !

Le roman estival


Commençons avec deux livres qui vous happeront directement, mais en gardant une certaine légèreté. A lire avec le clapotis des vagues, Un été d’Almendros est un très court récit, mais qui dégage une puissance folle ! Pierre est invité sur le voilier de son frère et de sa femme, Jeanne. Il accepte volontiers. Le seul bémol, c’est que Jeanne est l’ancienne maîtresse de Pierre, et ça, son frère ne le sait pas. Entre tension et retenue, sensualité gorgée d’air marin et nonchalance estivale, Almendros construit un huis clos implacable. Plages au large, voiles qui claquent au vent, vagues qui remuent, on a là tous les ingrédients pour une lecture qui nous transporte dans une atmosphère des plus estivales. Mais c’est surtout l’écriture d’Almendros qu’il faut savourer, très délicate et sinueuse.

Un été – 2018

Vincent Almendros

Minuit

94 p.

6.50 €

ISBN : 978-2707344250


Avec Les Indociles de Magellan, c’est un tout autre décor, une toute autre histoire. Un ton plus cru, plus cru trash aussi. Le personnage principal, Olympe, est une femme forte qui a joué des coudes pour s’imposer dans un milieu typiquement masculin : celui du monde des galeries d’art. Elle a renversé les codes et va même jusqu’à se les approprier : elle ne se contente pas d’exister dans le monde artistique, elle réussit ; relationnellement elle ne se fait pas draguer mais drague, elle. Elle refuse l’amour, consomme le reste. Un jour, elle remarque le travail d’un peintre qui l’éblouit. Dès lors, elle se jure qu’elle l’exposera dans sa galerie. Mais ce peintre n’est pas décidé à se frotter une nouvelle fois au monde artistique… Un roman assez direct sur les relations et la création artistique, qui ne prend pas de pincettes. Et qui parle d’un univers assez peu incarné dans les romans, celui des galeries d’art !

Les Indociles – 2017

Murielle Magella

Pocket

240 p.

6.95 €

ISBN : 978-2266270892

La saga


Si vous avez faim de pages cet été, alors cette trilogie est pour vous ! Commencée il y a plus de vingt ans, le dernier volet de cette série vient de sortir en poche il y a quelques mois. McInerney est dans la lignée des Brett Easton Ellis, James Salter, Jonathan Dee il dépeint à l’aide d’un couple – Russel et Corrine – toute une tranche de la société américaine et tout un quartier, Manhattan. Corrine est courtière en bourse, Russel éditeur. Ils forment un couple glamour, naviguant de ventes de charité en vernissages, de réception en réception. Mais derrière ce masque polissé, on sent un mal de vivre, une lassitude. Chaque tome incarne une montée en puissance et une chute vertigineuse. Fébriles, arrogants, déboussolés, les héros de Mclnerney « fixent » une époque. Ils possèdent ce léger flou, ce halo qui semble accompagner les êtres avant qu'ils ne s'immobilisent dans notre mémoire. C’est additif et si criant de modernité.

Trente ans et des poussières (tome 1) – 2017

Jay McInerney

Points

576 p.

8.50 €

ISBN : 978-2757866375

Le huis clos


Paru ces jours, Trois saisons d’orage est un bijou de tension ! Percées par les vents et la solitude, le village des Falaises élime les existences à la corde. Avec une écriture gorgée de mystère et d’âpreté, Cécile Coulon nous plonge au cœur des Trois-Gueules, une région hors du temps, qui se dresse comme l’un des personnages principaux. André, médecin du village, laisse son cabinet à son fils, Benedict. S’occupant de panser les plaies de toutes ces âmes meurtries, il ambitionne également de redonner aux Falaises un dynamisme, suivi par les frères Charrier et leur atelier révolutionnaire. Le village se modernise peu à peu. Mais soudain, un éclair met à mal les liens entre Benedict et sa femme ; une passion naissante pour son beau-fils, qu’elle essaiera tant bien que mal de taire. C’est le contraire d’un roman léger : il appesantit les douleurs, les passions, le quotidien et il vous entraînera avec lui !

Trois saisons d’orage – 2018

Cécile Coulon

Points

288 p.

7.50 €

ISBN : 978-2757869345

Le polar


Voilà un polar original ! Exit le personnage de l’inspecteur aigri, alcoolique et qui fume clope sur clope en cavalant derrière la piste d’un tueur introuvable. Ici celui qui est chargé de faire la lumière sur une affaire, c’est un artiste junkie. Jouant les détectives privés pour arrondir ses fins de mois, il embauché par une agence de pub pour éviter l’overdose d’un des deux associés. Mais au bout de deux jours, l’overdose a déjà frappé. A l’intérieur de l’agence, personne n’est étonné : c’était inévitable. Simplement la police l’informe que c’est un meurtre déguisé. Il aura alors quatre jours pour démêler cette affaire, comprendre les affinités et velléités au sein de cette agence de pub et découvrir à qui profite le plus ce meurtre. C’est très drôle, ça se lit tout seul et c’est original !

Fatale descente – 2018

Charlotte Cahné

Le Masque

250 p.

8.50 €

ISBN : 978-2702448885

Le roman noir


Avec Candyland, on plonge en plein cœur d’une petite ville, Cane, où a eu lieu un meurtre sanglant. Que ce soit l’inspecteur, la mère de la victime, la coupable présumée ou les autres personnes de cette bourgade, tous semblent avoir des liens ambivalents et étranges, les uns avec les autres. Une atmosphère de non-dit et louche plane sur eux. L’histoire fonctionne comme un excellent huis clos, où le meurtre est presque relégué en second plan et où le véritable enjeu devient de découvrir le vrai visage des personnages. C’est toute la construction et l’histoire de cette ville minière de Pennsylvanie qui prend vie, au travers des histoires personnelles, mêlées de vengeance. Pauvreté, secrets de famille et fantômes intimes peuplent ce récit à l’humour trash, mêlant scènes sanguinolentes et instants édulcorés et acidulés, puisque la personnage phare, Sadie, travaille dans une fabrique de bonbons ! Sombre, drôle, cinglant et prenant !

Candyland – 2018

Jax Miller

J’ai lu

639 p.

8 €

ISBN : 978-2290154472

Le récit de vie


Si vous cherchez un témoignage pour emporter avec vous en vacances, mais que vous êtes quand même attaché au style, alors Le noir est une couleur est le livre qu’il vous faut ! Dans les années 60, une jeune mère s’enfuit en Allemagne avec ses enfants et son amant noir américain, arraché à un asile psychiatrique genevois. Ils mettent les voiles pour Munich, ville a priori hostile à leur mauvais genre. Sans le sou, dormant dans des endroits miteux avec sa famille, la narratrice n’a d’autres choix que de se livrer à la prostitution, sans souteneur ni tabou. Ainsi naît ce livre, ni larmoyant ni plaintif, mais d’une réelle violence. Grisélidis Réal dit les choses sans les enrober, elle fait voir son quotidien les pieds dans la fange. Et le pire, c’est que tout cela se lit comme un roman…

Le noir est une couleur – 2017

Grisélidis Réal

Folio

368 p.

8.30 €

ISBN : 978-2070348275

Le roman voyageur


Désorientale, c’est un roman qui dresse l’histoire d’une famille, et à travers elle l’histoire et les mutations qu’a connu leur pays, l’Iran. La construction est très fine, on sent que l’auteure prend plaisir à mener son lecteur où elle souhaite, en lui retirant parfois la narration du pied ! Une lecture très dense, exigeante, mais qui fait tourbillonner le lecteur dans un romanesque surprenant.

Désorientale – 2018

Négar Djavadi

Liana Levi

352 p.

11 €

ISBN : 978-2867469954

L'arty


Amateurs d’art, vous allez être servis ! Il est question dans Eroica de la vie et la carrière de Basquiat. Et si comme moi vous n’êtes pas forcément plus fan que cela du peintre, ce n’est pas grave, car le livre n’est pas un documentaire. Le travail de Ducrozet autour de la figure de Basquiat est impressionnant ; il n’est pas question ici d’une simple biographie, mais d’une biographie romancée, où la vie du peintre se glisse dans la plume de l’écrivain et non l’inverse ! C’est fort, c’est même troublant parfois. Certaines scènes sont comme écrites au scalpel, d’autres sont plus fluides ; Ducrozet joue avec les styles pour que la forme romanesque épouse les contours de l’œuvre de Basquiat. Et le plus fou ? Tout se lit d’une traite !

Eroica – 2018

Pierre Ducrozet

Babel

263 p.

8.50 €

ISBN : 978-2330096946

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