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  • Photo du rédacteurQuentin Perissinotto

Les grandes dames de l'impressionnisme 4/4


Lorsque l’on déambule dans les expositions partout dans le monde, et que l’on arrive dans les salles consacrées à la peinture du XIXème siècle, ce sont les mêmes noms que l’on observe : Monet bien sûr, Corot, Manet, Pissaro, Degas ou encore Renoir. Mais derrière ces moustaches qui frétillent et ses cannes qui se balancent se cachent des toiles oubliées du grand public et souvent des musées eux-mêmes. Alors que l’impressionnisme est à son apogée à Paris, quatre femmes peintres se distinguent, brisant avec énergie les carcans de cette société Second Empire. Il s’agit de Berthe Morisot, Mary Cassatt, Eva Gonzalès, et Marie Bracquemond ; et avec Les grandes dames de l’impressionnisme nous vous dressons le portrait de l’impressionnisme et ses peintres femmes en quatre temps. Aujourd'hui et pour clore, Marie Bracquemond.

Une progression fulgurante


Le Goûter (1880)

Suite et fin du feuilleton impressionniste ! Alors que la documentation était plutôt correcte quant aux trois premières dames de l’impressionnisme, on trouve peu de choses sur Marie Bracquemond. Elle est née en 1840 à Argenton sous le nom de Marie Anne Caroline Quivron. Elle eut une enfance difficile et trouva du réconfort avec la peinture, discipline qu’elle perfectionna en entreprenant des études sous l’aile d’Auguste Vassort, un vieux peintre qui restaurait les tableaux et donnait des leçons aux jeunes filles en ville. Sa progression est si fulgurante que le premier tableau qu’elle soumet au Salon est accepté, en 1859. Elle fait ensuite la rencontre de son futur mentor, Jean-Auguste Ingres. Le critique d’art Philippe Burty dira qu’elle était l’un des élèves les plus doués de l’atelier d’Ingres. Marie Bracquemond quitte ensuite l’atelier pour développer son propre art et elle commence à recevoir très tôt des commandes officielles, bien aidée par Ingres.

Un mari tyrannique


Portrait de Félix Bracquemond, Nadar (1865)

Puis c’est une seconde rencontre marquante pour sa carrière qui aura lieu, en 1866 : celui qui deviendra son mari, le graveur Félix Bracquemond. Malheureusement marquante dans le sens négatif… Ils se marient en 1869 et un an plus tard donnent naissance à un fils. Félix Bracquemond est appelé à la direction de la Manufacture nationale de Sèvres en 1871, puis à une filiale Haviland à Auteuil. Marie participe aux travaux de son mari et entre en relation avec Edgar Degas. Grâce à lui, elle participe aux expositions impressionnistes de 1879, 1880 et 1886. Mais son mari, jaloux de son succès artistique, la mina par ses critiques et elle finit par complètement abandonner la peinture.

Un style ample et dynamique


Sur la terrasse à Sèvres (1880)

Ses œuvres majeurs de l’époque, Sur la terrasse à Sèvres et Le Goûter illustrent le large spectre de l’usage qu’elle faisait de la couleur et de son trait : un mouvement ample et dynamique du pinceau qui crée un fond abstrait, sur lequel danse une composition rythmée par de petites touches de couleurs et qui fait apparaître personnages et paysages comme autant de phénomènes lumineux et aériens.

Pour aller plus loin :

Livres :

Manœuvre, Laurent : Les pionnières, Editions des Falaises, 2016

Rey, Jean-Dominique : Berthe Morisot, Flammarion, 2016

Vadepied, Guy : Mary Cassatt. Les impressionnistes et l'Amérique, Encrage, 2014

Romans :

Manet, Eduardo : Le fifre, Ecriture, 2011

Bona, Dominique : Berthe Morisot. Le secret de la femme en noir, Le Livre de Poche, 2002

Film :

Berthe Morisot de Caroline Champetier (2013)

Emission radio :


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