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Photo du rédacteurQuentin Perissinotto

Instagram, galerie d'artistes


D'abord enfermé dans des vastes résidences royales, l'art s'est progressivement décloisonné pour se dévoiler à un public restreint avec la création des galeries italiennes lors de la Renaissance. Mais il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour qu'un public plus vaste puisse admirer les œuvres exposées, grâce à ce qui est devenu le musée moderne. L'art ne cesse de poursuivre cette dynamique d'expension et d'ouverture totale au monde. Les nombreuses foires d'art contemporains attestent de cela, les tableaux, sculptures, lithographies s'exposent ex cathedra, tandis que pour les ventes aux enchères, les grands collectionneurs se font représenter pour enchérir par téléphone. Ce mouvement de dématérialisation de l'œuvre d'art trouve bien sûr sa résonance avec Instagram. Il suffit d'ouvrir son téléphone pour qu'une galerie d'art s'étale sous nos yeux. En voici deux qui méritent le détour !

La première chose qui saute aux yeux dans la peinture de cette étudiante en école d'art est la dualité calme-mouvement. Les personnages contemplent le spectateur, semblent réfléchir parfois. Mais tout autour d'eux ondule, bouge et s'écoule. Bien sûr les longs à-plats le long des personnages créent se dynamisme, mais ce n'est pas la seule explication. Les couleurs vives, joyeuses participent aussi à animer la composition. Il y a dans ces silhouettes quelque chose qui tient du mystère !

On quitte la peinture vive et joyeuse pour entrer dans l'univers saccadé et torturé de cette autre étudiante en école d'art. S'essayant à plusieurs techniques, à plusieurs formes de composition (l'abstraction, la figuration minimaliste, la figuration standard ou encore le dessin), son style parvient à épouser à chaque fois des tons originaux qui donnent une ambiance sinistre mais non pas dérangeante ! Le style nouvelle école.

Voici un peintre autodidacte suisse qui allie des figures mécaniques à des coloris enchanteurs et chatoyants. Dans le sillage de Basquiat, il ne demeure cependant pas une copie du peintre américain puisque Mustaki développe son propre langage pictural. Certes les figures peuvent – et à juste titre – faire penser à celles de Basquiat, mais si l'on s'intéresse de plus près aux deux styles, on voit aisément les différences: très forte décontraction pour l'américain contre construction mécanique chez le Suisse, fonds brouillon contre fonds travaillé, palette discordante contre palette dans des tons qui se répondent, tout le contraste est là ! Et cela donne une peinture saisissante. 

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